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Cet article est un résumé des conseils pour les entrepreneurs qui ont été donnés par un panel de 3 entrepreneurs (dont Z agence digitale en Suisse) lors d’un événement Techbrunch à Fintech Fusion à Genève.

Question 1 : Quand on regarde les succès massifs comme Airbnb, UBER, Google, Netflix, je pense que la plupart des gens dans la tech ont l’impression que le plus grand défi est de trouver la prochaine idée brillante. Que pensez-vous de cette tendance ?

Première leçon, le point commun entre ces « nouveaux » géants est la maturité des marchés sur lesquels ils interviennent. Ils ont tous réussi à faire plus vite, mieux et/ou moins cher. Ce faisant, ils ont aussi ramené beaucoup de nouveaux consommateurs sur ces marchés en créant une nouvelle expérience (les jeunes ne prenaient pas si souvent le taxi dans les zones urbaines avant, presque personne ne louait son appartement en partant en week-end avant).

Deuxième enseignement : cette tendance est le résultat de deux facteurs :

– L’observation des entrepreneurs : tout usage quotidien peut être optimisé, ce sont les entrepreneurs qui observent les points de friction et construisent les solutions pour supprimer ces points de friction.

– L’optimisation des ressources : par exemple en réduisant le coût de ton appartement en le « airbnbant » quand vous êtes absent.

Troisième leçon : les idées n’ont pas d’importance, seule l’exécution compte. La peur de se faire voler une idée vous empêche en fait de tester votre concept sur le terrain, auprès de parties prenantes potentielles. Un fondateur doit lancer son projet autant que possible, afin de recueillir des commentaires et d’améliorer le concept.

Enfin : Tous ces fondateurs ne sont pas conventionnels, un trait de caractère très courant chez les fondateurs. Ils vont à contre-courant, s’impliquent dans un marché mature, inventent des solutions radicales, comme l’embauche de milliers d’indépendants avec leurs propres voitures dans le monde entier au lieu d’employés réguliers, ce qui a donné lieu à de nouveaux termes comme « Uberisation ».

Question 2 : À quel point a-t-il été difficile d’intégrer votre cofondateur technique ? Et comment s’est déroulée votre relation avec votre ou vos équipe(s) technique(s) ?

Tout d’abord, l’art de convaincre les gens de te rejoindre est la clé de votre succès. C’est en fait la première étape pour tout fondateur et la clé de son succès : si vous ne pouvez pas embarquer une équipe, comment convaincre toutes les futures parties prenantes ?

Cependant, les entrepreneurs ne peuvent pas être bons dans tous les domaines. Trouver vos points faibles est essentiel pour embarquer le(s) bon(s) cofondateur(s). Il existe même des technologies d’IA pour vous aider à déterminer les meilleurs profils d’équipiers afin de constituer votre équipe autour de tes faiblesses. En effet, deux cofondateurs très similaires auront du mal à définir le rôle de chacun.

Le même défi existe pour les équipes fondatrices techniques. Elles peuvent tomber amoureuses des caractéristiques de leur produit. Un aspect commercial est nécessaire pour s’assurer que le concept est réellement basé sur les réactions du marché et pas seulement sur ce que les ingénieurs aimeraient créer.

Cependant, les choses que chaque individu aime faire sont essentielles pour définir les bons rôles et profils à réunir dans une nouvelle entreprise.

Question 3 : Comment évalueriez-vous votre expérience en matière de levée de fonds (pas exclusivement en Suisse) ?

Compte tenu de la taille du pays, il y a beaucoup de Business Angels en Suisse. Cependant, la culture de l’aversion au risque empêche les entreprises en phase de démarrage d’obtenir des investissements, jusqu’à ce qu’elles atteignent une réelle traction (un point auquel elles n’ont plus besoin d’investissements de démarrage).

Outre les deux groupes de business angels, les fonds d’amorçage sont très institutionnalisés et fortement liés aux universités. Il y a plus d’argent disponible pour aider les étudiants à lancer leur startup que les cadres chevronnés, même si les chances de succès ne sont pas en faveur des premiers. Les incubateurs sont trop nombreux et l’argent est réparti entre de nombreuses parties prenantes de ce même écosystème.

Une deuxième lacune existe au stade de la croissance, avec très peu de fonds ou d’institutions capables de fournir plusieurs millions de francs suisses. Pour l’argent de la croissance, aller à l’étranger est tout à fait nécessaire (à Londres notamment).

Cependant, la bulle d’investissement qui a été signalée à de nombreuses reprises aux États-Unis est pratiquement inexistante en Suisse. En effet, presque aucun investisseur en Suisse ne mettra 4 millions de francs suisses sur la table uniquement sur la base d’une idée ou d’un historique.

Quelques conseils pour obtenir un investissement de départ lorsque vous êtes une startup en Suisse :

  • N’oubliez pas qu’il vous faudra en moyenne 9 mois pour boucler votre tour d’investissement. Multipliez par 3 toutes vos attentes.
  • Il vous faudra un sacré culot pour entamer une conversation avec des investisseurs potentiels. Allez les chercher là où ils se trouvent (cocktails, conférences, événements médiatiques). Après tout, vous êtes le visage de l’entreprise, personne ne le fera mieux que vous.
  • Utilisez Linkedin, listez les business angels potentiels liés à votre secteur d’activité et demandez à vos relations de vous faire une introduction.
  • Mettez à profit quelqu’un de votre réseau qui a cette qualité.
  • Utilisez les entretiens pour mettre un pied dans la porte avec quelques leaders bien informés du secteur.

Question 4 : Quel conseil auriez-vous aimé recevoir avant de lancer votre première startup ?

Trouvez un mentor. Cela n’a l’air de rien, mais la création d’une entreprise est une longue montagne russe. Vous aurez besoin de quelqu’un qui n’est pas impliqué dans votre activité quotidienne, avec une sérieuse expérience, pour vous aider à prendre régulièrement du recul. Ce type de relation avec un mentor nécessite d’instaurer une confiance sur le long terme, mieux vaut commencer tôt que tard.

Tout prendra trois fois plus de temps que prévu. Gardez cette règle et multipliez par trois tout calendrier de projet que vous créerez.

La création d’une entreprise est un marathon, pas un sprint. Embarquez votre équipe avec ce genre d’état d’esprit. Pour rester en bonne santé et concentré sur le long terme, pratiquez le sport régulièrement, même si votre emploi du temps est surchargé.

Votre style de vie vous définit, pas seulement votre entreprise. Devenez la personne que vous voulez être, l’entreprise suivra. Vous pouvez vous inspirer des routines des entrepreneurs pour créer des habitudes durables.

Question 5 : Avez-vous des outils et des méthodes pour faire passer les idées à l’exécution au sein de vos entreprises ?

Gardez la créativité en éveil, surtout lorsque l’équipe a le nez plongé dans l’exécution, en programmant des séances de brainstorming régulières qui alimenteront une réserve d’idées.

Suivez des sprints hebdomadaires (ou mensuels, selon ton produit). Cette méthode agile aidera l’équipe à se concentrer, et le rôle d’un PDG est de gérer la zone tampon entre les demandes de dernière minute et l’équipe.

Tout ce dont vous discutez en réunion et dans les courriels doit pouvoir être mis en œuvre. Ne terminez jamais une réunion sans mettre toutes les prochaines étapes dans une liste de choses à faire avec seulement UN destinataire et une date limite. J’utilise personnellement Sendtask.io, qui me permet d’organiser plusieurs projets à travers différentes équipes, même si elles n’ont pas de compte.

J’essaierai d’écrire plus de résumés à emporter des conférences que je donne ou auxquelles j’assiste à l’avenir. Jusqu’à la prochaine fois.

Cet article sur les conseils aux entrepreneurs a été initialement publié sur Medium.

Jad